Les 32 départements du territoire gouvernés par des majorités de gauche ont pris une position unifiée contre la récente loi sur l’immigration passée par l’Assemblée nationale, manifestant un refus clair d’adopter les mesures qu’ils jugent controversées. Ce front de résistance mené par Jean-Luc Gleyze, président du département de la Gironde et chef de file du groupe de gauche à l’Assemblée des départements de France (ADF), se dresse contre ce qu’il considère comme une atteinte aux principes d’égalité et de solidarité.
Contestation des dispositions relatives aux aides sociales
Le point d’achoppement principal pour ces départements est le conditionnement des aides sociales non contributives à une exigence de cinq ans de résidence sur le territoire français. Alors que l’attention publique se concentrait sur les Aides Personnalisées au Logement (APL), financées par l’État, la contestation s’est étendue à l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA), une aide cruciale pour les personnes âgées. Cette unanimité des départements de gauche constitue une résistance ferme devant ce qu’ils considèrent comme le principe discriminatoire de la « préférence nationale ».
Une réponse proactive
Face à ces dispositions régressives, les départements de gauche envisagent de mettre en place une nouvelle allocation d’autonomie, autofinancée, pour continuer d’apporter un soutien essentiel aux bénéficiaires étrangers exclus par la loi. Cette initiative, bien que représentant un coût supplémentaire pour les départements, est vue comme un acte de résistance nécessaire contre une législation jugée dégradante. Des départements comme le Lot se sont déjà engagés dans cette voie, illustrant leur engagement envers l’équité et la solidarité.
Les voix de la résistance
Jean-Luc Gleyze, porteur de cette lutte, exprime une profonde inquiétude face au retour de dynamiques électoralistes et xénophobes, rappelant tristement les heures sombres du régime de Vichy. Stéphane Troussel, président de la Seine-Saint-Denis, rejoint ce combat en souhaitant transformer son département en un « bouclier républicain », insistant sur le fait que la solidarité et l’humanité doivent être accordées à tous, sans distinction d’origine.
Solidarité au-delà des frontières départementales
Anne Hidalgo, la maire de Paris, et Martine Aubry, maire de Lille, soutiennent également cette cause, appelant les grandes villes à se joindre à cette résistance contre une politique perçue comme populiste. Elles aspirent à faire de leurs villes des bastions de résistance démocratique et humaniste, et des terres d’accueil et de solidarité.
Un tournant dans le débat sur l’immigration
L’opposition ferme de ces départements de gauche, renforcée par des figures politiques de premier plan, représente un tournant majeur dans le débat sur l’immigration. Elle souligne l’engagement inébranlable de ces départements à protéger les droits et la dignité de chaque personne, transcendant la nationalité ou le statut migratoire, en accord avec les valeurs profondes de solidarité et d’humanité qui sont au cœur de leur mission.
Consultez le communiqué de presse officiel du groupe de gauche de l’Assemblée des départements de France annexé ci-dessous, qui articule leur opposition à la « préférence nationale » et plaide pour la solidarité universelle. Ce communiqué met en évidence l’unité et la détermination des départements concernés à combattre pour l’égalité et la justice, marquant leur résistance face à une législation qui contraste avec les idéaux républicains et humanistes de la nation.