Les Rencontres jeunesse de Matignon ont été l’occasion pour la Première ministre de présenter une série de nouvelles mesures directement liées à la jeunesse. Au cours de cinq rencontres entre 500 jeunes, la Première ministre et d’autres membres du gouvernement, des travaux ont été menés et ont permis de mettre en place des mesures qui émanent des jeunes, selon Élisabeth Borne, Première ministre.
Une feuille de route a été présentée la semaine dernière, comprenant des annonces visant à améliorer la vie quotidienne des jeunes, à encourager leur engagement citoyen et à préparer leur avenir professionnel. La lutte contre le harcèlement scolaire a également été identifiée comme une priorité pour la rentrée à venir.
Parmi les principales mesures, l’annonce qui a suscité le plus de retentissement médiatique concerne le permis de conduire. La Première ministre a annoncé que l’âge du permis serait abaissé à 17 ans à partir du 1er janvier 2024, afin de faciliter la mobilité des jeunes et leur insertion professionnelle et sociale. Cette mesure a été qualifiée de véritable avantage pour les jeunes en apprentissage. De plus, l’aide de 500 euros versée aux apprentis pour financer leur permis sera élargie aux élèves des lycées professionnels.
En ce qui concerne le logement, la Première ministre a annoncé le lancement d’un plan d’urgence de réhabilitation des résidences universitaires dégradées. Concrètement, 12 000 logements étudiants devraient être rénovés d’ici 3 ans.
Pour aider les étudiants boursiers des départements d’Outre-mer à faire face au coût de la vie plus élevé qu’en métropole, un complément de bourse de 30 euros par mois sera mis en place dès l’année universitaire 2023-2024. Cette aide s’ajoutera à la revalorisation mensuelle de 37 euros par mois déjà annoncée en mars dernier, ce qui portera les montants des bourses pour les étudiants boursiers des départements d’Outre-mer à une fourchette allant de 175 à 663 euros par mois.
Enfin, dans le domaine de l’éducation, il a été annoncé que dès la rentrée scolaire prochaine, le gouvernement mettra en place des activités régulières de découverte des métiers, notamment dans les filières vertes, dès la classe de 5e. En 2024, un outil en ligne sera également mis en place pour développer et évaluer les connaissances et compétences liées à la transition écologique à la fin du collège. Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a déclaré il y a quelques jours que l’école devait désormais accorder la priorité à la transition écologique.
Une grande partie des mesures annoncées vise à encourager l’engagement citoyen des jeunes. Le gouvernement prévoit notamment la mise en place d’une « carte jeune engagé » dès l’automne 2023. Cette carte permettra à environ 500 000 jeunes, qui ne sont pas étudiants mais qui sont engagés, par exemple, dans le service civique, le Contrat d’engagement jeune (CEJ), l’école de la deuxième chance ou l’Épide, de bénéficier de réductions auprès d’entreprises partenaires telles que Boulanger et Deezer.
Pour encourager et motiver les jeunes à s’engager, le gouvernement offrira également un « pass train d’un mois » à tous les jeunes âgés de 18 à 20 ans qui s’engagent dans le Service national universel (SNU), le service civique ou d’autres formes d’engagement. Ce pass sera disponible à partir de 2024, sur demande des jeunes concernés. Il convient de rappeler que le gouvernement souhaite généraliser le SNU dans les années à venir, bien que les modalités précises restent encore floues.
Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, a également annoncé hier que le temps consacré à l’enseignement moral et civique serait doublé dès la rentrée 2024. Il a expliqué qu’une refonte des programmes pour cet enseignement serait réalisée, notamment en ce qui concerne l’éducation aux médias.
En outre, le gouvernement mettra en place dès la rentrée un plan de lutte contre le harcèlement scolaire. Parmi les mesures de ce plan, il a été évoqué la possibilité de déplacer les élèves harceleurs en primaire plutôt que les élèves harcelés. Les chefs d’établissement seront également tenus de signaler immédiatement et systématiquement les situations préoccupantes au procureur de la République. De plus, l’ensemble du personnel de l’Éducation nationale sera formé à cette question au moyen d’un programme de formation sur 4 ans.
Du côté des syndicats représentant la jeunesse, les réactions sont mitigées. L’Union nationale pour l’habitat des jeunes (Unhaj) déplore le manque de clarté des annonces et demande que celles-ci fassent l’objet d’un réel engagement politique, en particulier en ce qui concerne les politiques de jeunesse et de logement des jeunes. L’Unhaj demande des précisions et des outils concrets pour atteindre les objectifs annoncés, et souhaite que ces mesures soient discutées lors d’un comité interministériel, avec la participation de toutes les parties prenantes.
Il convient également de rappeler qu’en mai dernier, certains étudiants ont été informés de la possible réquisition des logements étudiants du Crous pendant l’été 2024, à l’occasion des Jeux olympiques. Alors que la polémique grandit, le gouvernement assure que tout résident souhaitant continuer à être hébergé pendant l’été bénéficiera du même loyer, sans donner plus de précisions à ce sujet. La question du relogement des étudiants lors de la rénovation des résidences vieillissantes annoncée cette semaine n’a pas non plus été développée pour le moment.
Enfin, l’Union nationale des étudiants de France (Unef) estime que le complément de bourse pour les étudiants d’outre-mer est largement insuffisant. Le syndicat plaide en faveur d’un complément de 100 euros par mois et par échelon afin de lutter contre la précarité étudiante, qui est encore plus importante dans ces territoires.
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