L’activation du plan Vigipirate au seuil maximal a des répercussions significatives sur les crèches, les établissements d’accueil du jeune enfant (EAJE) et les accueils collectifs de mineurs. Voici un aperçu des actions nécessaires dans ce contexte sensible.
Contexte de Vigipirate « Alerte attentat »
L’assassinat de Dominique Bernard a été officiellement reconnu comme un acte terroriste, revendiqué au nom de l’organisation État islamique. Cette tragédie, en plus de l’attentat récent à Bruxelles, a conduit la Première ministre à hisser le plan Vigipirate à son niveau d’alerte le plus élevé, baptisé « Urgence attentat ».
Pour les établissements d’accueil du jeune enfant
Cette décision impose des responsabilités spécifiques aux gestionnaires d’établissements accueillant des enfants en bas âge, y compris les crèches et les EAJE. La Direction générale de la cohésion sociale (DGCS), en charge des questions liées à l’enfance et aux familles, a communiqué des directives essentielles aux élus locaux et aux gestionnaires.
- Affichage du logo Vigipirate « Urgence attentat » : Il est impératif d’afficher ce logo dans tous les établissements afin d’informer les parents et le personnel sur la situation.
- Règlement de fonctionnement et protocole de mise en sûreté : Conformément à l’article R2324-30 du Code de la santé publique, chaque établissement d’accueil du jeune enfant doit disposer d’un règlement de fonctionnement, auquel doit être annexé un protocole de mise en sûreté. Ce protocole doit détailler les mesures à prendre en cas de risque d’attentat et être établi par le responsable de l’établissement. Il doit être transmis pour information au maire de la commune et au préfet.
- Circulaire ministérielle de 2016 : La DGCS renvoie à la circulaire ministérielle du 17 août 2016, qui traite de la préparation aux situations d’urgence particulière dans les EAJE. Cette circulaire couvre diverses situations à risque, pas seulement les attentats, et exige la réalisation d’exercices annuels pour tester et valider les procédures de sécurité.
- Système FR-Alert : L’application SAIP mentionnée dans la circulaire est obsolète et a été remplacée par le système FR-Alert. Ce système diffuse des messages d’alerte via les antennes 4G et 5G, ce qui ne nécessite pas de téléchargement. Il est important de noter que le test de ce système en Seine-et-Marne a été interrompu en raison de l’attentat d’Arras.
- Guide Sûreté de 2017 : La DGCS recommande de consulter le guide Sûreté dans les établissements d’accueil du jeune enfant élaboré en 2017. Ce guide détaille les étapes de préparation aux risques, en tenant compte de la jeune âge des enfants accueillis, et prodigue des conseils pour réagir en cas d’agression ou d’attentat.
Pour les accueils collectifs de mineurs
La Direction de la jeunesse et des sports émet également des recommandations pour les gestionnaires d’accueils collectifs de mineurs en période d’« Urgence attentat ».
- Niveau élevé de vigilance : Les gestionnaires doivent maintenir un haut niveau de vigilance sur les lieux de séjour ou d’activités, ainsi qu’aux points d’embarquement, de débarquement et lors des transferts des participants, évitant les rassemblements prolongés en espaces publics.
- Guide de 2016 : La Direction renvoie au guide « Vigilance attentat », destiné aux organisateurs, directeurs et animateurs d’accueils collectifs de mineurs à caractère éducatif. Ce guide fournit des directives concrètes pour la préparation des lieux d’accueil, du personnel et des enfants, et enseigne comment réagir avant l’arrivée des forces de sécurité.
- Collaboration avec les établissements scolaires : En cas d’accueils collectifs situés dans des écoles, il est essentiel de coopérer avec les services communaux et la direction de l’école dans le cadre du PPMS (plan particulier de mise en sécurité).
- Préparatifs essentiels : Les préparatifs doivent inclure la vérification régulière de la praticabilité des sorties de secours, l’identification de lieux de confinement, des tests de moyens d’alerte, l’établissement d’un signal d’alerte simple, et la formation des enfants aux réflexes de sécurité.
Enfin, il est crucial d’impliquer activement les enfants dans ces préparatifs, en leur enseignant les réflexes appropriés, en les engageant dans une démarche de vigilance collective, et en organisant des exercices ludiques pour leur apprendre à se cacher en silence.
En résumé, la période d’« Urgence attentat » exige une vigilance renforcée et une préparation minutieuse dans les crèches et les accueils collectifs de mineurs. Les élus locaux sont appelés à veiller à la mise en œuvre de ces mesures essentielles pour la sécurité des plus jeunes.