Dans un récent communiqué, l’Association des Maires de France a exprimé de sérieuses préoccupations concernant les défis logistiques et humains engendrés par l’organisation des prochaines élections législatives, suivant la dissolution de l’Assemblée nationale initiée par le président Emmanuel Macron. Une décision soudaine qui place de nombreux maires dans une situation difficile, les forçant à reconsidérer leur capacité à gérer les scrutins avec des ressources déjà limitées et en pleine période de crises multiples.
L’AMF souligne les contraintes financières, logistiques et humaines qui menacent la capacité des communes à conduire des élections dans des conditions optimales. Cette dissolution abrupte exacerbe la pression sur les administrations locales, déjà très sollicitées par les crises sociales, sanitaires, et économiques actuelles.
Une préoccupation majeure concerne la difficulté pour les communes à trouver suffisamment d’assesseurs bénévoles, en raison d’un désengagement généralisé des candidats et des partis politiques dans cette démarche. Cette problématique, déjà rencontrée lors des élections européennes récentes, accroît la pression sur les agents municipaux, souvent sollicités de manière volontaire.
L’association pointe également vers des complications supplémentaires en raison du calendrier choisi pour ces élections législatives, qui coïncide avec des activités estivales ainsi que le début des congés scolaires annuels, impactant les effectifs disponibles au sein des communes.
Les inquiétudes exprimées par l’Association des Maires de France résonnent à travers les publications des mairies sur les réseaux sociaux. De nombreux maires soulignent les coûts imprévus générés par ces élections et encouragent vivement les citoyens à s’impliquer dans l’organisation des bureaux de vote. Certains vont même jusqu’à annoncer la fermeture exceptionnelle de leur mairie, en raison du personnel réduit mobilisé pour assurer le bon déroulement des opérations électorales.
Des appels pressants sont lancés pour le recrutement d’assesseurs bénévoles afin d’assurer le bon déroulement des scrutins. Parallèlement, certaines manifestations prévues pendant les dates des scrutins sont annulées ou reportées, suscitant parfois des réactions de désapprobation de la part des habitants.
Le peu de temps qu’il reste aux élus locaux pour organiser ces élections législatives s’annonce comme une course contre la montre. Des efforts considérables vont devoir être déployés pour surmonter les contraintes imposées par cette décision présidentielle et assurer un scrutin impeccable malgré les obstacles.
Ci-dessous, le communiqué complet de l’AMF :
« La décision soudaine du Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale et de convoquer les électeurs dans un délai inédit dans l’histoire de la République suscite une réelle inquiétude chez de nombreux maires sur la capacité des communes à organiser ces deux scrutins dans des conditions satisfaisantes. L’organisation matérielle des élections représente une charge importante pour les communes, dont l’exécutif ne semble pas avoir pleinement conscience.
En outre, les élections européennes ont déjà montré les difficultés que rencontrent les communes à pourvoir les bureaux de vote en assesseurs en raison du désengagement massif des candidats et des partis politiques à proposer des personnes bénévoles. Ceci conduit à solliciter toujours plus les agents des communes, sur la base du volontariat.
Le calendrier choisi renforce cette difficulté au moment où les communes sont sollicitées par les activités touristiques estivales, l’organisation de nombreuses manifestations liées aux Jeux olympiques et paralympiques et le début des congés scolaires annuels qui pèsent sur les effectifs mobilisables.
Sans méconnaître la légitimité des prérogatives constitutionnelles du Président de la République, l’AMF regrette que, ni les modalités pratiques de mise en œuvre de sa décision, ni la pression qu’elle fait peser sur les communes n’aient été prises en compte.
L’AMF se tiendra naturellement à la disposition des communes pour les accompagner dans l’organisation de ces scrutins et faire remonter toutes les difficultés rencontrées, afin de garantir à nos concitoyens les meilleures conditions d’exercice de leur droit de vote. »