Trois questions à Laurence FORTIN

maire de La Roche Maurice et vice-présidente de la Région Bretagne en charge de l’aménagement territorial.

Laurence, tu as eu l’occasion de suivre de nombreuses missions de Service Civique. Avec l’expérience, que penses-tu de ce dispositif ? Le recommandes-tu aux maires et aux présidents d’EPCI ?

J’ai surtout eu l’occasion de rencontrer des jeunes qui ont choisi d’effectuer ce Service Civique et de partager avec eux la richesse de cette expérience. Des jeunes aux parcours, aux motivations ou ambitions très diverses. Pour l’un, il s’agissait de donner un peu de son temps personnel avant de s’engager dans une carrière professionnelle, pour l’autre de faire une pause dans ses études pour y apporter quelque chose de concret ou encore pour un autre de reprendre un peu confiance en soi. Mais tous étaient unanimes sur l’apport de cet engagement, cette expérience. En accueillant un jeune en Service Civique dans nos collectivités, sous réserve de bien travailler le projet, de bien l’accompagner, nous l’aidons dans sa quête de sens.

Le président de la République a annoncé la généralisation de ce dispositif dans les prochaines années. Penses-tu que c’est souhaitable ? Que c’est réalisable ?

Lors de mes rencontres, j’ai surtout vu des jeunes engagés au service des autres. Je les ai entendu dire qu’ils ont découvert ce dispositif par hasard, par le bouche à oreille. C’est un dispositif qui est peu connu. La priorité est donc de le faire connaître car il permet de répondre à de nombreuses aspirations des jeunes. Il semble aussi que les offres ne sont pas suf­fisantes alors que c’est une vraie opportunité pour les collectivités. Ces volontaires participent à renforcer la cohésion et la mixité sociale dont nous avons tant besoin. Le président de la République a décidé de rendre le Service Civique universel, c’est à dire que depuis le 1er juin 2015 tout jeune qui en fait la demande doit pouvoir trouver une mission. Ne passons pas à coté de cette chance et mobilisons-nous pour répondre à cet engagement.

Certains reprochent au Service Civique sa précarité et la concurrence qu’il induit avec les emplois stables. Qu’en penses-tu ?

Le Service Civique est avant tout un engagement volontaire, une forme de « super bénévolat ». Les missions qui lui sont confiées doivent représenter un intérêt général, accessibles aux jeunes mais bien distinctes des salariés. Une mission de Service Civique ne peut pas être considérée comme un emploi et ne peut en aucun cas remplacer un salarié. Nous devons nous engager pour accompagner les jeunes, mais nous devons aussi être les garants des objectifs du dispositif. À titre d’exemple, à La Roche Maurice nous souhaitons travailler sur un projet de sensibilisa­tion des élèves au respect des uns et des autres ainsi que sur les règles de la vie collective. Cette mission pourrait s’inscrire pleinement dans une mission de Service Civique.

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